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 Haute trahison ou Secret défendu [Nini]

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Fonda

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MessageSujet: Haute trahison ou Secret défendu [Nini]   Haute trahison ou Secret défendu [Nini] Icon_minitimeMar 27 Mar - 0:10


    Il y avait longtemps que je n'avais pas entrepris ce voyage.

    Les différents pigeons voyageurs que j'envoyais à Crystalix me revenaient toujours, mais la seule crainte que je possédais au fond de moi, était de ne plus jamais voir de réponse, et mon fidèle animal me revenir bien vivant. La voie la lus rapide et la plus pratique était également la plus risquée. Car envoyer des pigeons dans le château de Sylva sans qu'il fut intercepté pendant près de cinq ans était un véritable miracle. Je protégeais mon animal de charmes mais je n'avais qu'une peur : qu'un jour tout soit appris, et révélé au grand jour. Cela me coûterait à la fois mon titre, mais aussi sans doute la confiance de mon peuple, et pire pour moi : ma propre tête.

    La guerre que m'avait déclaré Amanda me semblait être sans fin, et je me languissais chaque jour un peu plus de ne pouvoir rentrer au pays. Sylva me manquait, la prairie me manquait, même le cratère bouillonnant de Crystalix me manquait atrocement. J'aurais aimé passer un peu plus de temps là-bas, revoir les gens que j'aimais, et leur dire que je ne les avais pas oublié. Mais cloîtrée dans cette place forte de Sapheiros, enfermée dans mes quartiers à Abyss, je n'avais plus d'autre distraction que de recevoir ce message par pigeon une fois par mois. J'aurais tellement aimé pouvoir faire avancer les choses. Lors de ma réunion, ce jour-là, avec mes conseillers, j'avais éprouvé une telle lassitude que j'avais quitté la salle en plein conciliabule, pour savoir si nous devrions construire des tourelles préventives à la frontière d'Adamantis, ou non. Mon poing s'était écrasé sur la table, et j'avais hurlé avec véhémence que je me contrefichais totalement de savoir qu'on allait planter des panneaux de bois ou creuser une fosse à purin. Moi, ce que je désirais, c'était la tête de ma soeur sur un plateau d'argent. Peu m'importait de quelle manière j'obtiendrais victoire. Je la voulais. Heureusement que Sôbek m'aidait à garder la tête froide. Ce démon était le pire renard jamais rencontré, mais il était loin d'être idiot, et ses idées étaient formidables et impressionnantes. J'avais bien fait de nommer celui-là en temps qu'intendant de la Nation la plus détestable de tout F.I.V.E. Au moins, j'étais certaine qu'avec lui, on ne courait pas forcément au casse-pipe.

    Enfermée dans ma chambre, perdue dans mes pensées, j'avais eu le sentiment que ma place n'était plus ici depuis très longtemps, et que sans doute ne l'avait-elle jamais été. J'avais senti le poids familier de la tête de Mana sur mes cuisses, et ma décision avait été prise : assez de ces pigeons voyageurs. Il faudrait faire le travail moi-même. Alors j'avais attendu un mois, le temps de fixer le lieu, et l'heure. Et j'étais partie, une fois la réponse reçue. Dans la nuit. J'avais déposé un mot aux gardes, leur chargeant de dire aux autorités que j'étais partie à cheval, et que j'avais une bonne escorte pour m'accompagner. La seule escorte que je possédais, en vérité, était ma belle amie, qui courait à côté de moi sans se poser la moindre question. J'aurais été plus vite en volant, certes. Mais je ne partais jamais sans Mana. Me fixant de son oeil unique, elle était la seule qui pouvait accompagner mon épopée d'un doux embrun de nostalgie et d'amour. Et dans ma tête, résonnaient les questions. Pourvu que personne ne me voie. Ne m'entende. Ne m'attrape. Mon voyage à lui seul risquait de causer le péril des organisations minutieuses que j'avais mis au point depuis mon couronnement officieux. Galopant à bride battue, je ne m'arrêtais pour me reposer uniquement quand je sentais les jambes de mon cheval trembler, ou lorsque je voyais Mana haleter un peu trop vite. Je ne faisais pas de feu, la chaleur naturelle de mon corps me permettait de ne pas souffrir du froid, et Mana était suffisamment protégée. Pour ce qui était de voir dans la nuit, ce n'était pas un problème. Lorsque j'approchais de la frontière entre Crystalix et Sapheiros, je sentis mon coeur faire un bond dans ma poitrine. Cinq jours passés à galoper. Et j'allais rentrer dans ma nation natale. Mon coeur se serra. Oui, j'allais rentrer. Mais cela n'allait être l'affaire que d'un jour ou deux. Et j'allais devoir vivre cachée. Comme la mercenaire que j'étais. Le visage dissimulé par un capuchon, je ressemblais à une cavalière de la mort. Je laissais Mana à la frontière. Elle était trop reconnaissable. Avec beaucoup de regret, je sentis son oeil unique se poser sur mon dos alors que mon galop se faisait plus rapide. Mana. Pour la première fois, j'avais laissé mon amie pour une mission pourtant moins importante que d'autres. Mais ma panthère était connue de tout Crystalix. C'était la course à la mort assurée.

    Le voyage dans Crystalix dura une semaine. Je traversais la forêt, veillant à ce qu'aucune nymphe n'échappe à mon regard et à ma vigilance. Je croisais de nombreuses patrouilles d'elfes, mais je fis de mon mieux pour me cacher. Après tout, je m'étais bien enfuie d'ici sans me faire repérer. Pourquoi n'arriverais-je pas à rentrer sans être vue ?

    Et puis au petit matin, je parvins à atteindre la résèrve. Un endroit que j'adorais. Les bêtes étaient paisibles ici. Personne ne venait les provoquer, et certainement pas les Elfes ou les Epigées. J'attachais calmement mon cheval à un arbre. Le soleil matinal caressa ma peau. Et je fermais les yeux, savourant cette odeur de nature qui m'était si familière. Mon amour pour ma patrie n'avait pas eu plus d'intensité qu'à l'instant. Tout était si différent ici. A Escarbia, ça sentait le souffre. A Sapheiros ? Cette abominable odeur d'iode qui m'écoeurait. Mais ici. C'était la nature sauvage. Cette odeur de terre et d'herbe, la brise qui faisait chanter les feuilles des arbres. Les yeux clos, je savourais cet instant de paix. J'étais certes un démon. Mais mon coeur appartenait à cet endroit.

    "Mirana."


    Cette voix. Que j'avais attendu depuis des jours, des mois, des années. Ce timbre doux, tranquille, comme si nous ne courions aucun risque à être là, ici et maintenant. J'ouvris les yeux, pour me trouver face à la plus belle des créatures que ce monde ait fait. Ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules, ses yeux en amande, son visage fin. Ses oreilles pointues. Sa tenue, son arc et son carquois. Une larme roula sur ma joue. Et sans réfléchir plus longtemps, sans songer à la fatigue dûe à ce voyage, je me jetais dans les bras de Solaris Aïda, sans réfléchir un seul instant aux conséquences de mon acte. Mon nez alla se lover au creux de son cou, mes bras le long de sa nuque, et lorsque je redressais la tête, mon sourire n'avait jamais été aussi beau, aussi franc.

    "Tu m'as manqué.

    - Tu n'aurais pas dû faire ce voyage... je t'ai dit que je serais présent, mais tu ne dois pas prendre autant de risques. Si Amanda te trouve, elle te fera assassiner.

    - Je suis assez maline pour échapper à la vigilance des hommes de ma soeur. Comment vas-tu ?

    - J'ai pu sortir du château en prétextant une recherche zoologique des biches du coin. Et ce n'est pas tout à fait faux, d'ailleurs." murmura-t-il en embrassant sagement le dos de ma main. J'eus un rire. Cinq ans que je n'avais pas ri. L'Impitoyable. Je n'étais pas appelée comme cela pour rien.

    "Rejoins-moi à Sapheiros.

    - Je ne peux pas. Mes parents sont encore ici, et mon travail également. Je ne peux pas abandonner une famille qui a besoin de moi. Et puis après tout, n'as-tu pas besoin d'un informateur qui est directement ici pour te donner les nouvelles du château ?

    - Si on le découvre, tu seras tué, tu en as conscience ?

    - Peu importe. J'aurais fait ce que je peux pour éviter que ce pays tombe entre les mains d'un démon."


    Adam. Mon Adam. Je savais que les journées allaient être courtes en sa présence. Et cette simple pensée me déplaisait. Mais j'étais là. Et le contact de ses mains sur ma taille me faisaient du bien. Terriblement de bien.

    "Fais attention à toi, Solaris... Te perdre, ça me tuerait.

    - Ne t'en fais pas pour moi. Ne penses pas à tes obligations, tes responsabilités, pas maintenant. Oublie ça... pendant deux jours, Mirana..."


    Ses lèvres se déposèrent sur les miennes avec une tendresse dont je ne l'aurais jamais cru capable après cinq ans de jeûne. Elles n'avaient pas changé. Lui non plus. Je répondis à son baiser avec l'ardeur de ma condition démoniaque. Fusionnel. Charnel. Oui, c'était un Elfe, et je l'aimais. Je l'aimais de tout mon coeur.

    Le craquement d'une branche me fit violemment sursauter. Il y avait quelqu'un ici. Dans un buisson, pas loin. Un bref signe de tête fit comprendre à Solaris qu'il devait partir se cacher. Le message fut rapidement reçu, et je le vis disparaître, à regrets, entre les arbres. Je savais où le trouver. Mais si je trouvais celui qui m'avait débusqué, et qui m'avait empêché de fêter mes retrouvailles dignement, il allait manger les pissenlits par la racine. Dégainant une flèche, je la pointais en direction du bruit, et m'accroupis. Je connaissais Crystalix comme ma poche. Si quelqu'un était caché ici, j'allais le trouver.

    "Qui que vous soyez, vous avez trois secondes pour sortir de votre cachette, ou je tire. Et je sais que je ferais mouche."


    L'aura m'enveloppa comme un nuage de brume autour de mon corps. Cette Aura noire, qui faisait si peur aux ennemis. Ma malédiction. Peut-être allait-elle encore me protéger. Mais lorsque je vis l'intendante de Sapheiros émerger du buisson, ahurie, je restais sur place un moment, interdite.

    "Ninon Himinglæva... Mais que diable faites-vous ici ?!"



Dernière édition par Mirana Chantebois le Dim 1 Avr - 14:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Haute trahison ou Secret défendu [Nini]   Haute trahison ou Secret défendu [Nini] Icon_minitimeVen 30 Mar - 17:57


Chapitre Premier : Haute Trahison ou Secret Défendu

Des milliers de kilomètres séparaient Sapheiros et Adamantis. Ou peut-être que j'exagérais mais les jours passés à les parcourir étaient particulièrement difficiles. À Sapheiros, je pouvais nager ou monter sur un dauphin. Sur la terre ferme, c'était une autre histoire. Déjà, première chose que je devais faire lorsque je m'éloignais de ma chère nation : mettre des vêtements. Non, je n'étais pas toujours dénudée mais, au grand maximum je portais une robe légère en toile. Mais, j'entendais souvent que cela ne suffisait pas à être décente dans les autres nations et puis, je reconnaissais que sur certaines terres, ce n'était pas très sécurisant d'être découverte. En attendant, cette longue robe était inconfortable.

Arrivée à la frontière entre Sapheiros et Crystalix, je décidais de passer la nuit dans le ciel avec deux cruches d'eau de l'Océan. Pendant que je dormais, je laissais alors couler l'une d'elles. Du coup, il pleuvait toute la nuit dans les nations de Sapheiros et Crystalix.

Le lendemain matin, lors que le soleil se leva, ses rayons me réveillèrent donc instantanément. Je redressais ma cruche à eau, arrêtant la pluie et découvrais un magnifique arc-en-ciel. Autant descendre par là tant qu'il y est encore. Crystalix, me voilà. J'en avais alors pour une semaine jusqu'à Adamantis à condition de me trouver une monture. Mais à Crystalix, entre les épigées et les elfes, il était difficile de négocier quoique ce soit. Enfin, à quelque chose près... Car, malgré la guerre, je savais que la plupart des elfes respectaient les membres de ma race au même titre (ou presque, vu les circonstances) que les épigées. Bien sûr, il était hors de question d’entacher ma fierté, il me faudrait ruser pour qu'un elfe se sente obligé de m'aider. Mais j'y arriverai ! Après tout, ce n'était pas la première fois que je devais faire des pieds et des mains pour me rendre à Adamantis, cette maudite nation qui hébergeait ces immondes alicantes. Certes, aujourd'hui, je n'avais pas cette adrénaline qui m'avait poussée à tuer celui qui m'avait enlevé ma Frü mais j'avais toujours une volonté de fer lorsqu'il s'agissait de se battre. Et c'était là que j'allais, au combat ! Une bataille se préparait à Adamantis, un messager hybride s'était hâté de m'en faire part, craignant un retour de flamme si je l'apprenais autrement. Et oui, être une néphélée et Intendante de Sapheiros, ça signifie savoir trouver de bons contacts.

Bon, voyons voir, un elfe jeunot, plutôt crétin, ça devait pouvoir se trouver dans le coin... Et puis, avec ma longue tenue, personne ne ferait de différence avec une humaine. Quoique, mettre la capuche serait plus prudent vu ma chevelure bleutée. Bon, petit récapitulatif de prévention, je suis couverte de la tête aux pieds par des tissus, j'ai laissé les nuages d'eau dans le ciel, j'ai même mis des chaussures que j'ai acheté il y a vingt ans à un petit stand marchand à la frontière entre Ametheia et Escarbia et je pouvais aisément confirmer que marcher pieds nus à Escarbia n'était pas le genre de risques que j'étais prête à prendre. Comme ma précédente paire s'était abîmée en cinq ans seulement, j'avais pris plus de temps pour choisir celles-ci. Du cuir de dragon, disait-il. Je retenais surtout qu'elles étaient moches, inconfortables mais effectivement solides.

C'était donc en faisant souffrir le martyr à mes pieds, engloutie dans du velours que je partais à la recherche d'un abruti d'elfe pour me prêter/donner/offrir -rayon mention inutile- lorsque j'entendais des voix à quelques mètres de là...


- Tu m'as manqué.
- Tu n'aurais pas dû faire ce voyage... je t'ai dit que je serais présent, mais tu ne dois pas prendre autant de risques. Si Amanda te trouve, elle te fera assassiner.
- Je suis assez maline pour échapper à la vigilance des hommes de ma soeur. Comment vas-tu ?

Reine Mirana ? Mais que faisait-elle ici sans escorte ? Et avec qui parlait-elle ? Je me cachais derrière un arbre glissant ma main dans mon décolleté où j'avais planqué ma dague. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver pendant que j'espionnais la discussion. Si je voulais en savoir plus, je ne pouvais pas faire autrement... Oui, ma curiosité me perdrait certainement un jour. Et puis, n'étais-je pas censée me battre pour la cause de notre reine ? Quel sens cela aurait-il si celle-ci mourrait aussi bêtement qu'en allant seule à Crystalix, l'une des nations gouvernée par Amanda ?

- Si on le découvre, tu seras tué, tu en as conscience ?
- Peu importe. J'aurais fait ce que je peux pour éviter que ce pays tombe entre les mains d'un démon.

Mais de quoi parlent-ils ? C'est qui cet homme ? Il a des... oreilles pointues ?! Mais c'est un ELFE !

- Fais attention à toi, Solaris... Te perdre, ça me tuerait.
- Ne t'en fais pas pour moi. Ne penses pas à tes obligations, tes responsabilités, pas maintenant. Oublie ça... pendant deux jours, Mirana..."

Reine Mirana avait une relation avec un ELFE ?! Bon, d'accord, je savais bien qu'elle avait aussi du sang elfique mais...

- Qui que vous soyez, vous avez trois secondes pour sortir de votre cachette, ou je tire. Et je sais que je ferais mouche.

Oups... Ma surprise et ces abominables chaussures m'avaient fait trébuché sur ce stupide bout de bois. Mon dieu, la mer me manquait déjà, c'est horrible... Du coup, je me retrouvais quelques mètres plus près de ma reine et de ce... cet elfe. Je m'estimais déjà bien chanceuse de ne pas m'être retrouvée les quatre fers en l'air devant ces deux-là mais, quoiqu'il en soit, j'étais repérée... Bêtement.

- Ninon Himinglæva... Mais que diable faites-vous ici ?!
- Hmm... maudits sabots... Veuillez excuser ma maladresse et mon indiscrétion, majesté. Je... J'étais en route pour une bataille à Adamantis lorsque j'ai entendu votre voix et, donc... alors...

Je les contournais, laissant mon regard glisser vers l'elfe, méfiante, ma dague à présent dans ma main droite, comme pour veiller à ce qu'il n'en profite pas pour attaquer, tout en me mettant plutôt du côté où la Reine Mirana se trouvait afin de m'adresser à elle de manière à ce qu'elle puisse m'entendre chuchoter.

- Et vous, que faites-vous donc seule ici, sans garde, ni soldat ? Excusez moi de la formulation mais... Auriez vous perdu la tête, ma Reine ? Si je vous avais trouvé morte, je n'aurais jamais pu me le pardonner.



Dernière édition par Ninon Himinglæva le Mar 3 Avr - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Haute trahison ou Secret défendu [Nini]   Haute trahison ou Secret défendu [Nini] Icon_minitimeMar 3 Avr - 9:26

    Solaris.

    Il était mon secret défendu. Il était ce que je voulais soigner, aimer et aduler jusqu'à la mort. Mais la mort, pour nous, ne viendrait que beaucoup trop tard. Alors je m'étais contentée de l'attendre, pendant cinq longues années, laissant mes pensées dériver vers d'autres hommes que lui, en attendant de retrouver ma Perfection. Mon adoration. A cet instant, mon amant ne me paraissait plus aussi important. Damon Drasil, ce petit chef, était relégué au rang de "jouet inutile". Mais ce qui m'agaça, surtout, ce fut ce bruit dans les broussailles. Ce fut cette silhouette qui en émergea, trébuchante, dont les cheveux d'un bleu d'eau claire ne pouvaient me tromper sur son possesseur. Solaris s'était aussitôt caché, mais lorsqu'il vit que Ninon et moi nous connaissions, il réapparut tel un félin dans les broussailles. La nature était son élément. Et alors que Ninon râlait contre ses chaussures, Solaris attrapa délicatement ma main. J'aurais aimé sourire à cet instant, mais j'étais devant une intendante. Je devais conserver cette image de personne qu'on ne défiait pas.


    -
    Hmm... maudits sabots... Veuillez excuser ma maladresse et mon
    indiscrétion, majesté. Je... J'étais en route pour une bataille à
    Adamantis lorsque j'ai entendu votre voix et, donc... alors..

    - Alors quoi ? Vous avez jugé bon de m'espionner ?

    Je la vis se raidir, et poser une main sur sa dague, alors que Solaris me jetait un regard emprunt de curiosité. Il voulait sans doute comprendre, lui aussi, pourquoi cette hydriade était-elle en train de faire des pas de côté pour se retrouver près de mon oreille. Mais aurait-elle seulement oublié que les Elfes ont l'oreille fine ? J'ignorais la raison de son comportement, ou du moins, ne voulais-je pas le voir. En effet, elle venait de me trouver avec l'ennemi. Qu'aurais-je dit, moi-même, si j'avais trouvé Ninon avec un Elfe, ou un Alicante ? Sans doute l'aurais-je tuée sans même chercher à savoir quelle relation elle entretenait avec l'ennemi. Agacée, cependant, je laissais parler mon intendante, sachant parfaitement que Solaris l'entendait, et qu'il était très grossier de sa part de faire comme s'il n'était pas là. Ah ! Mais j'oubliais. Nous étions en guerre contre eux.


    -
    Et vous, que faites-vous donc seule ici, sans garde, ni soldat ?
    Excusez moi de la formulation mais... Auriez vous perdu la tête, ma
    Reine ? Si je vous avais trouvé morte, je n'aurais jamais pu me le
    pardonner


    Oh. Oui, c'était donc ça. J'aurais donc dû prendre une escorte pour aller rejoindre mon amant secret, sur une terre où je n'étais ABSOLUMENT pas sensée mettre les pieds. Ninon était parfois de bon conseil. Mais là elle perdait l'esprit. Et moi aussi sans doute. Car j'avais des responsabilités, et je ne les avais pas respectées en fuguant comme une voleuse de ma nouvelle patrie. Aquatique. Avec méfiance et sans le moindre soldat pour m'accompagner. Je jetais cependant un regard glacial à mon intendante.

    "Me croyez-vous donc si stupide, Madame ? Je n'ai pas besoin d'escorte pour voir l'Elfe que voici. Rengainez cette dague avant que je me mette vraiment en colère."

    En fait, tout était question d'autorité naturelle. Un truc, en somme, que je n'avais pas. Ou que je croyais ne pas avoir. Parce que si je ne l'avais vraiment pas en réalité, je pense qu'on ne m'appellerait pas "Mirana l'Impitoyable" mais plutôt "Mirana la Greluche". Je cherchais à dominer Ninon de toute ma hauteur, pour lui faire comprendre (même s'il n'y avait sûrement pas besoin) quel rapport de 'femelle dominante" j'entretenais avec elle. Solaris lâcha ma main, et comprenant que Ninon était une Hydriade, il s'avança légèrement vers elle (alors qu'elle tenait encore le poignard, chose que je n'aimais vraiment, VRAIMENT PAS) et s'inclina respectueusement, en posant les mains à plat devant lui. Sa manière à lui de rappeler que la race des Elfes avait un respect certain pour les créatures de la nature telles que les Hydriades et les Epigées. Mais il ne prononça pas un mot. Il revint ensuite à ma place, et effleura mes doigts, avec une grâce propre à sa race. Mais je me contentais de me décaler, et de faire face à l'hydriade, calmement, malgré ma colère de m'être faite surprendre par une personne de mon lignage. Je désignais Solaris de la main, respectueusement.

    "Ninon, je vous présente Solaris Aïda, mon compagnon. Ainsi que mon espion personnel. Solaris, je te présente l'Intendante de Sapheiros. Ninon
    Himinglaeva.
    - C'est un honneur de vous rencontrer, Ma Dame."
    dit Solaris en s'inclinant une nouvelle fois. Bon. Peut-être qu'il en faisait un peu trop avec le respect. Ninon risquait de prendre la grosse tête.

    J'aimais bien Ninon. Elle avait la tête sur les épaules. Elle était loin d'être une idiote, et pour cette raison j'avais un respect tout entier pour elle et pour son courage. Elle ne rechignait jamais devant une bataille, prenait des initiatives, mais me demandait souvent mon conseil pour être aiguillée dans la maîtrise de ses Dames. Oui, c'était ainsi que j'appelais les hydriades sous le commandement de Ninon : les Dames. Ninon était de loin une de mes meilleures intendantes, et même si elle avait une fâcheuse tendance à ne pas encadrer mon autre meilleur intendant, à savoir Sôbek, je laissais de côté cette incartade. Mais lorsqu'on mettait ces deux-là dans la même pièce, on pouvait être sûrs qu'il y aurait de la vaisselle cassée. Peu importe. Il fallait gagner sa confiance, dans l'instant. Je ne voulais pas qu'elle aille répéter qu'elle m'a vue avec un Elfe. La haute trahison est passible de mort. Alors si je suis recherchée dans les deux camps, il ne me reste plus qu'à prendre le large...

    "Solaris ne vous veut aucun mal. C'est un ami, et un allié de taille. Il réside dans le palais de ma soeur, et me donne énormément d'informations par courrier. Evidemment, le dire aux autres signerait mon arrêt de mort. Les chefs démons, sirains et berserks n'apprécieront pas du tout de savoir qu'un Elfe est dans notre camp, Ninon. Il faudra me couvrir."

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MessageSujet: Re: Haute trahison ou Secret défendu [Nini]   Haute trahison ou Secret défendu [Nini] Icon_minitimeMar 3 Avr - 23:06


- Me croyez-vous donc si stupide, Madame ? Je n'ai pas besoin d'escorte pour voir l'Elfe que voici. Rengainez cette dague avant que je me mette vraiment en colère.

Je ne répondis mot, mon comportement semblait soudainement s'apparenter à de l'irrespect dans la bouche de ma Reine. C'est alors que l'elfe s'inclina devant moi, au plus bas, posant ses mains à terre. Un geste qui cherchait à prouver sa loyauté envers la Reine que je protégeais, peut-être autant que l'Océan et donc certainement plus que ma propre vie. Il me rappelait par là toute l'estime que sa race portait envers mes sœurs. Je ne l'avais pas oublié mais, en temps de guerre, j'étais devenue extrêmement prudente. Surtout que leur Reine était loin d'être le genre d'elfes à prendre soin des fleurs...

-Ninon, je vous présente Solaris Aïda, mon compagnon. Ainsi que mon espion personnel. Solaris, je te présente l'Intendante de Sapheiros. Ninon Himinglaeva.
- C'est un honneur de vous rencontrer, Ma Dame.


Nouvelle marque de respect de la part de l'elfe nommé Solaris Aïda à mon égard. Compagnon et espion de ma Reine. Admettons cela malgré les circonstances, mes doutes et l'étrangeté... Quoique... Après tout, Reine Mirana avait aussi du sang elfique dans ses veines, côtoyer ses semblables de Crystalix aurait du se présenter à moi comme une évidence. C'est donc toujours aussi sceptique, je remettais lentement, sans cesser de fixer l'elfe qui se trouvait près de Reine Mirana, la dague dans son fourreau puis la rangeais dans mon corsage.

- Solaris ne vous veut aucun mal. C'est un ami, et un allié de taille. Il réside dans le palais de ma soeur, et me donne énormément d'informations par courrier. Évidemment, le dire aux autres signerait mon arrêt de mort. Les chefs démons, sirains et berserks n'apprécieront pas du tout de savoir qu'un Elfe est dans notre camp, Ninon. Il faudra me couvrir.

Un espion qui survit chez l'Infâme Amanda et transmet des informations par courrier. C'est extrêmement dangereux, que dis-je, imprudent. N'ont-ils jamais songé que cela pourrait être intercepté par des oiseaux de mauvaise augure ? Ça sent le piège. Pourtant, il s'agit de ma reine, elle est loin d'être imbécile ou inconsciente.

- S'il s'agit de mettre ma vie en jeu pour garder le secret de sa majesté, qu'il en soit ainsi, ma Reine. En revanche, je vous demanderai de bien vouloir faire preuve d'un peu plus de prudence, et ce, avec tout mon respect. Si votre ami est sincère, soit, je me devrais d'y croire. Cependant, je n'ai guère confiance aux courriers volants, ceux-ci sont bien trop faciles à perturber. Je n'oserais qu'y accorder le bénéfice du doute connaissant que trop bien les malfaisantes âmes qui habitent les créatures vivant au sommet d'Adamantis.

Plus qu'un dérapage de l'elfe Solaris, je craignais qu'un Alicante ou toute autre bestiole indésirable s'empare du courrier de ma Reine et révèle au grand jour les missions du royaume de ma chère Mirana. Ou bien pire, s'en servent à leur avantage et réduise ma Reine et son royaume à néant. J'ose croire que la pire des situations serait de voir les Alicantes régner sur les cinq nations et je savais que la plupart en rêvaient, ruminant leur frustration et la reportant sur les pauvres humains, race faible quoiqu'on veuille en penser. Une espérance de vie des plus basses, des pouvoirs qui ne leur suffisait pas à s'imposer une place dans notre société. Non, les humains n'étaient définitivement pas bien placés pour vivre une vie des plus aisées. Et je savais les Alicantes disposés à tous nous mettre aussi bas que cette race soumise.

- Je voudrais que ma Reine accepte toutes mes plus sincères excuses quant à mes remises en question concernant sa manière de procéder. Ce n'est absolument pas votre jugement que je mets en cause, croyez le, je vous prie. Je suis simplement inquiète de savoir ma régente en position de danger. Je me tiens prête à mettre des corps humains en péril pour assurer le passage de messages jusqu'à ma main pour la vôtre. Oui, des messagers, c'est cela qu'il nous faut et toute trahison sera punie de mon souffle ou de ma dague. Ne refusez pas, majesté que je vous vienne en aide en remplacement de ces pauvres petits oiseaux, proies bien trop dociles des rapaces qui rôdent bien plus haut dans les nuages qu'ils n'oseront jamais en rêver.

Oui, j'étais toujours prête à tout pour la sauvegarde du royaume et de la santé de sa Reine. S'il fallait sacrifier des soumis, je le ferai aussi, en échange, j'assurais un meilleur train de vie à d'autres d'entre eux. Ils savaient qu'ils n'avaient guère d'autres choix que de me suivre. Et moi, je connaissais les mots à employer à leur égard. Parfois ceux-ci ne suffisaient pas, alors je me faisais violence. De cette façon, je ne laissais pas d'alternative, me suivre ou mourir. Dans ces moments-là, je devenais aussi impitoyable qu'un alicante, gagnant un peu plus de honte pour mes instants de solitude. L'urgence de la situation de guerre me rendait dangereusement immonde. Je m'apercevais souvent que je pouvais me révéler l'exact opposé de mon comportement habituel.
J'agissais alors comme ceux que je méprisais le plus, par crainte qu'ils me brisent à nouveau...


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