1. La Grande Epopée commence. / Chapitre 1 : Le Départ.

→ Ce n’était pas la première fois que Rosie-Posie partait à l’aventure de la sorte. Quelques années auparavant, la jeune hybride avait exploré sa propre nation en long, en large et en travers. Ametheia n’avait à présent plus aucun secret pour elle. Sa soif de voir le Monde en avait été momentanément assouvie. Elle était donc rentrée à Willowbottom des étoiles plein les yeux et un bon paquet de souvenirs en poche.

Malheureusement, le temps fait très mal les choses. Son père était décédé, la laissant seule dans son village perché dans les montagnes. Dépitée, esseulée, Rosie-Posie avait commencé par se dire qu’ici, au moins, elle avait encore quelques amis, des connaissances. Bien mal lui en fit. Les rares personnes qui lui adressaient encore la parole s’éloignèrent toutes, les unes après les autres, sans que la jeune fille ne comprenne pourquoi. Alors, un beau matin, elle décida de tracer la route à nouveau.

Le premier avril, un dimanche. Son départ serait la « farce » de l’année. Elle consacra sa semaine à préparer ses affaires, à vider la maison et à brûler tout ce qui n’aurait plus d’utilité. Dans son sac à dos, elle entreposa quelques vêtements, un peu de provisions, de l’argent, un couteau de chasse, une photo de ses parents et une couverture. Pour le reste, elle se débrouillerait. Sa capacité à se changer en Serval lui serait sans aucun doute très utile… Heureusement pour elle, Rosie-Posie avait la chance d’être née hybride. Par conséquent, elle était hors des conflits, qu’elle passait de toute façon son temps à fuir. La neutralité, le pain béni pour quelqu’un comme elle. Pleutre ? Il parait. Mais quel mal y avait-il à cela ?

Le samedi soir, donc, Rosie-Posie s’endormit dans une maison vide. Plus un meuble, plus une babiole… Tout avait disparu dans les flammes. Puisqu’ils avaient refusé de lui parler ces derniers-mois, les autres villageois ne profiteraient pas de ses biens, quand bien même la jeune femme n’en aurait plus jamais l’utilité. Elle rêva de monstres, de contrées lointaines, de dangers, de romance… D’aventures. Au réveil, son cœur battait encore d’excitation. Le départ était imminent, et cette semaine passée à faire le tri chez ses parents avait achevé de l’impatienter.

A 7 heures du matin, à l’heure où le soleil pointait le bout de son nez, la jolie brune quitta son village sans se retourner, pour sans doute ne jamais plus y revenir. Direction Sapheiros, la première des quatre autres nations qu’elle avait décidé d’explorer.